La filière française des medtechs dispose d’un vivier de pépites à fort potentiel. Elle souffre pourtant d’un déficit de champions d’envergure mondiale dans le domaine de l’imagerie et des dispositifs médicaux innovants, apprend-on dans cette étude de Xerfi. En effet, on voit d’un côté que la liste des introductions en Bourse de medtechs françaises ne cesse de s’allonger. Il suffit pour s’en convaincre de penser à Theraclion, Crossject, Pixium Vision ou SuperSonic Imagine. Mais de l’autre côté, la majorité des ventes réalisées sur le territoire français sont le fait de filiales de grands groupes internationaux. Des grands groupes comme GE HealthCare ou Johnson & Johnson.
Pour favoriser l’émergence de leaders mondiaux d’origine française, l’Etat s’est emparé du sujet. C’est ainsi que « les dispositifs médicaux et nouveaux équipements de santé » sont l’un des 34 plans industriels présentés fin 2013. Sauf que les pouvoirs publics envoient des signaux contradictoires. Côté positif : un environnement universitaire de recherche de haut niveau dans les sciences du vivant permet à de jeunes entreprises de mener des projets ambitieux. Côté négatif : il faut compter 3 ans en France pour mettre une innovation sur le marché, contre 6 mois au Royaume-Uni et seulement une journée en Allemagne. La faute aux lourdeurs administratives en France, puisque les garanties en matière de sécurité et de sûreté sont comparables d’un pays à l’autre.
L’accès au marché des dispositifs médicaux s’est durci ces dernières années. Cela s’explique par le renforcement des exigences européennes et nationales sur le plan de la sécurité sanitaire mais aussi par les contraintes économiques croissantes sur les dépenses de santé. Les experts de Xerfi ont néanmoins identifié plusieurs facteurs clés de succès pour les medtechs françaises. Le premier, c’est d’intégrer le plus en amont possible les contraintes réglementaires. Faute de quoi, le temps de développement des produits s’allonge et leur mise sur le marché est retardée. Le deuxième, c’est de s’adapter aux modifications des processus d’achat. Autrement dit, les medtechs doivent davantage orienter leur communication sur la valeur de leurs produits auprès de grands comptes ou de groupements qu’auprès des praticiens. Le troisième facteur de succès, c’est d’appréhender l’évaluation médico-économique comme une opportunité. En clair, les acteurs doivent se familiariser avec les études pour documenter les bénéfices médico-économiques de leurs dispositifs et ainsi obtenir une meilleure prise en charge. Maîtriser le cap de l’industrialisation est aussi une phase décisive, quitte à sous-traiter la production pour ne conserver que l’assemblage des éléments les plus sensibles. Enfin, le développement à l’international, et en particulier hors d’Europe, est une nécessité. Et pour cause. Alors que l’Europe affiche un des niveaux de valorisation de l’innovation des plus faibles au monde, ses délais de mise sur le marché sont parmi les plus longs.
Mots clés : Santé : Services et industrieMedtechs
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