Après avoir longtemps fait figure d’eldorado, le marché du diabète souffre d’un accès de faiblesse. Pourtant, le nombre de patients diabétiques ne cesse de croitre. Alors, pourquoi cette baisse de régime qui pénalise les laboratoires et comme les fabricants de dispositifs médicaux ? En réalité, ces acteurs sont confrontés à des pressions accentuées sur les prix selon l’étude de Xerfi. La maîtrise des dépenses de santé est bien sûr passée par là. Résultat : les ventes décrochent en France et ralentissent aux Etats-Unis. On assiste également au bouleversement des positions établies. Sur le segment des médicaments, les big pharma adoptent des politiques tarifaires agressives pour préserver leurs parts de marché face à la percée des biosimilaires. Dans le domaine des dispositifs médicaux, un paysage concurrentiel à deux vitesses se dessine. D’un côté, les acteurs historiques du contrôle de la glycémie cherchent à se désengager d’un marché en déclin. De l’autre côté, le segment des pompes à insuline est en pleine croissance et attise les convoitises.
Les cartes du jeu concurrentiel sont donc en train d’être largement rebattues. Dans le sillage des pressions sur les prix et du lancement du premier biosimilaire d’insuline, les trois géants du médicament Novo Nordisk, Sanofi et Lilly ont révisé leurs stratégies. S’il s’est engagé dans un plan de réduction d’effectifs, le groupe suédois Novo Nordisk peut maintenir son leadership sur la base d’un pipeline prometteur. En revanche, le Français Sanofi, numéro deux mondial, apparaît comme le grand perdant de l’évolution du paysage concurrentiel. Le laboratoire paie en fait sa dépendance à son médicament star, l’antidiabétique Lantus. Quant à l’Américain Eli Lilly, il semble bien placé pour gagner des places sur le marché mondial du diabète. En parallèle, le paysage concurrentiel du contrôle de la glycémie est en passe d’être bouleversé. Après l’Allemand Bayer en 2015, le Suisse Roche et l’Américain Johnson & Johnson envisageraient de céder leur division « Diabète ».
Avec des tarifs contraints, les acteurs vont devoir se différencier. C’est dire que les opérateurs présents sur le segment des lecteurs glycémiques vont partir à l’assaut de la data. Plus précisément, la technologie liée à la mesure glycémique va forcément s’orienter vers le partage des données, avec les professionnels de santé et avec les patients diabétiques. Les grandes marques ne pourront donc faire l’économie d’applications mobiles. C’est pourquoi, la tendance est aux partenariats technologiques entre fabricants de matériels et géants du numérique pour développer de nouvelles solutions de prévention et de traitement du diabète. Au final, l’exploitation des données doit aboutir à la programmation d’algorithmes pour concevoir un pancréas artificiel. Son intérêt ? Mesurer le niveau de glucose en temps réel, ce qui permet d’adapter la dose d’insuline à injecter. Sauf que pour l’heure, c’est le patient qui doit encore programmer le nombre de doses. Outre la mise sur le marché de dispositifs médicaux innovants, les acteurs cherchent aussi bien sûr à optimiser le cycle de vie des produits existants et à proposer des offres intégrées pour se positionner tout au long du parcours de soin.
Cathy Alegria, Les marchés du diabète, une vidéo Xerfi Canal.
Mots clés : Santé : Services et industrieSantéMarché SecteurEtudeDiabète
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